Trail de la Côte d'Opale 2012

Publié le par trail-cap

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Ce rendez vous de septembre était noté dans mon agenda depuis le début de l’année 2012 tout comme le Trail des Poilus en mars dernier. Il était mon second gros objectif de 2012 et surtout la plus longue distance sur laquelle j’allais courir.

 

Samedi 08 septembre.

 

Direction Wissant comme les quelques 3000 trailers qui s’aligneront sur les cinq épreuves proposées  par l’organisation (7 km, 17 km, 31 km, 42 km et 62 km ). Pour ma part, j’ai choisi le 31. Retrait des dossards impeccable, les organisateurs sont rodés sur cette sixième édition.

Rendez vous est pris pour dimanche 9h.

 

Dimanche 09 septembre

 

            Après une nuit bien longue marquée par les difficultés d’endormissement, la crainte de manquer le réveil, mon petit dernier qui s’est réveillé en larmes à 4h. Il est 6h10 quand je décide à quitter le lit. Aïe, aïe, aïe, la journée va être longue.

 

            Petit déj, derniers préparatifs, il est déjà 7h, l’heure de partir pour rejoindre Wissant. Une heure plus tard, nous avons rejoins la Côte d’Opale, le soleil chauffe déjà le petit village de Wissant. Je rejoins la plage pour le départ qui cette année est inversé.

 

            Drôle d’état d’esprit à quelques minutes de m’élancer, à la fois hâte de partir mais également d’en avoir fini. Dans un coin de ma tête, je sens que la forme du jour n’est pas des plus terribles (j’avais eu la même impression à l’Ecotrail).

 

            Le départ est donné peu après 9h, peut être le seul hic de l’organisation, quelques mètres de plage puis virage à 90 degrés pour entrer dans le village. 3000 coureurs dans des rues étroites, je vous laisse imaginer l’embouteillage : le piétinement est de rigueur. Le chrono affiche de suite 16 minutes pour 2 km. Arf, j’me dis que tout le monde est logé à la même enseigne.

 

            2 km de bouchons, nous approchons déjà du Mont Couple, je ne trouve pas mon rythme, je suis mon camarade de club qui s’est aligné sur le 42 km jusqu’à la séparation du parcours au km 4. Je termine les derniers hectomètres avant le sommet en marchant comme la plupart des coureurs autours de moi. Passage au 5ème kilo en 36’42.

 

            Je m’engage dans la descente d’un kilomètre difficile d’avoir une foulée fluide, il y a toujours beaucoup de monde, peu de possibilité de doubler et beaucoup d’arrêts dus à des rétrécissements du parcours.

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 A peine terminé, la seconde difficulté se présente déjà, je voie au loin la foule des coureurs qui s’étire sur les pentes du Mont de Sombre. Deux kilomètres d’ascension avec de suite des passages à plus de 10 et 15 %. A cela s’ajoute la température qui grimpe de minutes en minutes, il ne doit pas être loin des 30 °C. Je me force à m’alimenter (sucre tous les 5 kilos et boire le plus régulièrement possible).

 

            La première partie de l’ascension se fera pour ma part en marchant (les passages les plus pentus sont sur le 1èr kilo), je trottine sur la seconde. Je bascule ensuite pour 1,5 kilomètre de descente, au fur et à mesure le peloton s’étire, il devient plus aisé d’avancer.

 

            Le soleil tape de plus en plus, la chaleur est étouffante en campagne, il me tarde de retrouver un peu d’air au bord des falaises. Les difficultés s’enchainent, aucun répit pour ma part, la troisième difficulté se profile devant moi : le Mont Rôti. Les pentes sont peu abruptes, mais il est long. J’arrive à trottiner. Passage au 10 ème kilo en 1h08. Bof, bof, l’objectif de finir en – de 3h30 va être compliqué mais je garde à ce moment là de la course espoir.

 

            Km 14, j’atteins le ravitaillement, je prends mon temps (tout est relatif), un verre de coca, des abricots secs. J’me dis il faut que je recharge mon Camelbag pour la seconde partie de la course mais je ne le fais pas, trop de monde. Grosse erreur que je paierais cash par la suite.

 

            Passage au 15 ème kilo en 1h47. Je souffre dans l’ascension du Mont Rôti surtout la première partie. Au sommet, j’ai les jambes en coton, l’impression que je n’ai plus de force, j’espère profiter de la longue descente de près de 3 kilomètres pour me refaire la cerise. Je me laisse aller. Le paysage est magnifique, j’aperçois les côtes anglaises, les falaises, la mer. Nous sommes proche de Sangatte. Au loin j’aperçois le dernier gros morceau du jour le Cap Blanc Nez.

 

            Je suis au plus mal au bas de la descente, la vue du Cap me porte un coup au moral. Pas de force, pas de courage, les jambes ne tournent pas, c’est décidé, je marche jusqu’au sommet et j’essayerai de courir dans la descente. Passage au 20 ème en 2h26. Il me reste 11 kilomètres … 1h05 pou terminer en 3h30 … pourquoi pas …

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            Km 21, on bascule enfin dans la descente, je tente de courir, arf, pas la force pourtant je cours, les cuisses se durcissent, je bois les dernières gorgées de mon Camelbag. J’arrive au pied du Cap après 1,5 km de descente avec les cuisses en feu.

 

            La galère commence maintenant, dès les premiers pas dans le sable, impossible de courir, plus de jus, et il me faudra encore parcourir 9 km avant de voir la ligne d’arrivée.

 

            Je marche, je discute avec d’autres traileurs, je me fais doubler de toute part, j’en prends un coup au moral. J’suis à bout de force, j’ai soif, presque déshydraté je crois. J’arrive au km 25 en 3h16.

 

            Passage sur la digue de Wissant au kilomètre 27, non ce n’est pas l’arrivée, il me reste encore le Tour du Lac de Wissant et pourtant, je peux tout lâcher, terminer la galère et rejoindre l’arrivée, l’idée d’abandonner me passe par l’esprit.

 

            J’ai soif, une dame au bord de la route, je lui demande de l’eau … quel bonheur !!! C’est reparti pour les 4 derniers kilos, les plus longs : du sable, des dunes, des escaliers, je croise beaucoup de coureurs du 62 km qui abandonnent et se replient sur le parcours du 31. J’ai hâte que cela se termine, km 31, la digue de Wissant, le faux plat vers l’arrivée, je trottine les 200 derniers mètres pour la photo … Au chrono 4h17 – 910 ème / 1100 participants … mais quelle galère !!!

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          Après quelques jours de recul, les nombreux témoignages d’autres traileurs et de l’organisateur, cette sixième édition du TCO aura été la plus difficile et rendue encore plus compliqué par la chaleur.

 

           Beaucoup de souffrances pour ma part, mais le trail c’est çà aussi, il faut apprendre de ses défaillances pour progresser et puis les paysages aident à avaler la pilule.

 

             A coup sûr, je reviendrais du côté de Wissant.  

 

 

           

 

 

 

Publié dans Récits 2012

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